Le Restio tetraphyllus, ou Restio à quatre folioles, plus connu sous le nom de Baloskion tetraphyllum, est une grande vivace un peu frileuse, originaire des lieux humides et des zones marécageuses du sud-est de l’Australie. Peu connue et encore peu utilisée dans nos jardins, cette plante combine une indiscutable valeur ornementale et une personnalité singulière: à la façon d’une graminée, elle pousse en grande touffe ondulante et souple, mais son feuillage infiniment plumeux d’un vert très clair possède un pouvoir très attractif, en particulier lorsque la plante s’épanouit dans un grand pot. Pour réussir sa culture, il suffit simplement de se souvenir qu’elle pousse la tête au soleil et les pieds dans l’eau. On l’adoptera aussi bien sur la terrasse qu’aux abords d’un bassin ou même dans une eau saumâtre, en climat doux.
Le Baloskion tetraphyllum, également appelé Tassel cordon rush, restio australien ou encore Baloskion australien, est une espèce botanique inféodée aux landes humides, aux berges des cours d’eau et aux marécages qui longent les côtes australiennes des états de Victoria, de Nouvelle Galles du Sud et du Queensland. Il s’agit d’une plante vivace rhizomateuse à souche traçante de croissance plutôt lente. Cette espèce a été officiellement décrite en 1806 par le naturaliste français Jacques Labillardière.
Cette grande vivace herbacée aquatique forme une touffe de tiges émergeant de la souche, étroite à la base, s’évasant vers le haut. Elle atteindra 1,50m de hauteur pour 1,20m de diamètre pour la couronne en pleine terre sous nos climats. En pots, elle culminera à 1m et s’étalera sur 50 cm à la base, la couronne atteignant 80cm de diamètre. Lorsque les conditions sont optimales, cette plante s’étendra latéralement jusqu’à former de larges touffes de plus d’1m de diamètre. Elle développe de minces tiges cylindriques et rameuses, très ramifiées. Le long de ses tiges, à intervalles réguliers, au niveau des noeuds, sont implantés des sortes de bouquets de rameaux, plumeux, rassemblés en verticilles denses. Les tiges sont dépourvues de vraies feuilles. Les jeunes rameaux sont de couleur rosée, puis prennent une très belle teinte vert acide, visible de loin au jardin sur cette plante de belle taille. Cette plante est dioique, c’est à dire qu’il existe des pieds mâles et des pieds femelles. La floraison a lieu de juin à juillet selon le climat, sous forme de longs épis de couleur brun-rouge, suivies par la formation de capsules.
Le Restio australien est peu rustique, en particulier dans ses jeunes années, mais sa silhouette bambusiforme en gerbe de grandes plumes vert acide ne peut laisser indifférent pour qui l’a aperçue au détour d’un point d’eau. Une plante bien établie sera cependant capable d’endurer -8°C, de façon ponctuelle, ce qui permet de la cultiver en pleine terre sous nos climats doux. Elle sera utilisé sur les berges des points d’eau dont elle apprécie le sol humide, ou pour orner les abords d’une piscine, plantée dans un grand bac maintenu constamment humide. On peut l’utiliser de manière très décorative également sur la terrasse, à remiser en climat froid. En pleine terre ou en pot, son association avec les étonnants Boronia, des prêles, les Dierama, des lys des caffres ou encore un Gomphostigma virgatum est toujours réussie. Ses fleurs sont belles dans les bouquets secs.
Ces plantes frileuses pour la plupart originaires d’Afrique du Sud mais aussi d’Australie sont peu adaptées aux climats froids car leur rusticité varie de -5 à -12°C maximum. Elles poussent généralement dans des sols pauvres schisteux, gréseux ou sableux, entre 0 et 1700 m d’altitude, où la végétation subit des feux périodiques qui permettent son renouvellement. Certaines espèces se régénèrent par semis tandis que d’autres repoussent depuis leur souche préservée des flammes.
Cette étonnante famille forme des touffes de tiges cylindriques dépourvues de feuilles qui font penser au jonc, roseau ou à la prêle grâce aux dessins qui marquent parfois les nœuds des tiges. Leur taille varie de 10 cm à 3 ou 4 m, offrant une diversité assez extraordinaire qui permet à chacun d’apporter une touche très personnelle à son jardin. On peut également utiliser les restios de manière très décorative en bac sur la terrasse, à remiser en climat froid. En pleine terre en climat doux ou en pot partout ailleurs, leur association avec les protées, les bruyères arbustives, les Leptospermum et les callistémons est toujours réussie.

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